Espalion, Rouergue, Guyenne
Ce prieuré bénédictin, dépendant de l’abbaye de Conques (Conques-en-Rouergue, 12), fut le centre de la paroisse primitive d’Espalion (12) 1. Comme le château voisin de Calmont-d’Olt, il précéda la fondation de cette ville qui fut bâtie par les seigneurs de Calmont d’Olt au niveau d’un pont permettant la traversée de la rivière du Lot et très fréquenté par les pèlerins descendant d’Aubrac.
L’église, construite entre la fin du 11e siècle et celle du 12e siècle, est majoritairement de style roman. On peut en particulier y contempler un tympan historié, des chapiteaux figuratifs et des modillons de belle facture. On observe aussi de belles fresques plus tardives (gothiques) qui décorent les voutes du transept.
Plusieurs chapiteaux présentent des scènes guerrières où l’on peut bien observer les écus en forme d’amande caractéristiques du 12e siècle et qui ne sont pas encore ornés d’armoiries.
Deux chapelles vinrent compléter l’édifice roman dans le dernier quart du 15e siècle. Leurs deux clés de voutes sont ornées d’écus.
Dans la première, on peut voir un écu portant un coq sous un chef chargé d’étoiles. Les traces de polychromie nous invitent à blasonner l’écu : « d’azur au coq (contourné) d’or au chef cousu de gueules chargé de trois étoiles d’or ». Cependant, comme toujours, nous devons rester prudents sur les couleurs que l’on peut deviner sur l’écu qui a pu être repeint ultérieurement.
Ces armes non identifiées de façon certaine, pourraient être celles d’un abbé de l’abbaye cistercienne voisine de Bonneval : Pierre Rigal 2. Son abbatiat entre 1446 et 1473, fut marqué par d’importantes constructions comme la tour de la grange de Masse (Cne d’Espalion) et la partie gothique de l’abbatiale de Bonneval (Le Cayrol, 12). Le coq (gal en occitan) serait employé ici une fois de plus comme figure parlante. Cependant, il est pour l’heure difficile de faire le lien entre ce personnage de l’ordre de Citeaux et l’église de Perse qui dépendait, comme nous l’avons déjà dit, de l’abbaye bénédictine de Conques.
Le second écu ne peut pas se blasonner puisqu’il est simplement gravé de lettres gothiques rappelant les noms des deux donateurs à l’origine de la construction de la chapelle. Il s’agit de deux consuls d’Espalion de la fin du 15e siècle nommés Pierre Triadou et Arnaud de Beaulieu, mais la lecture en est très difficile. La mention de ces deux consuls permet de présumer que la chapelle fut bâtie au frais de la communauté d’Espalion que les édiles représentaient.
Olivier Daillut-Calvignac