Bozouls, église Sainte Fauste

Bozouls, Rouergue, Guyenne

Le site de Bozouls (12) est remarquable à plus d’un titre. Le coeur du village, héritier d’un oppidum, est enfermé dans un cingle du Dourdou qui a taillé dans le calcaire du Causse Comtal un ravin impressionnant appelé en occitan « Lo Gorg d’Infèrn ».

Très bien situé au carrefour de plusieurs routes importantes, reliant Rodez à Espalion ou encore Sévérac et Conques, Bozouls attira de bonne heure l’attention des comtes de Rodez qui y placèrent un péage et y bâtirent un château dès le 12e siècle.

L’église Sainte Fauste fut le siège d’un prieuré dépendant de l’abbaye Saint-Victor de Marseille, avant de devenir la possession du chapitre de la cathédrale de Rodez à partir de la segonde moitié du 12e siècle.

L’édifice a gardé de cette époque son caractère roman présent dans la plus grande part du sanctuaire. La période gothique vit la construction du clocher et de plusieurs chapelles placées du côté sud de la nef. Dans une de ces chapelles, nous trouvons une clé de voute ornée d’un quadrilobe et d’un écu qui porte « de … à deux oiseaux affrontés de … tenant par le bec une gerbe de … ».

Ces armoiries n’ont pas été identifiées avec précision. Cependant, on peut les rapprocher de celles figurant sur le sceau d’Olric de Granolles, bachelier en lois, appendu à une quittance au trésorier du Rouergue, datée de Villefranche-de-Rouergue, le 20 avril 1345. Ce sceau rond de cire rouge porte un écu parlant « à la gerbe accostée de deux oiseaux et accompagnée de deux étoiles en chef » (Framond n°353, Demay Clairembault n°4218).

Nous n’avons cependant aucune information sur ce personnage ou sa famille et nous resterons donc très incertains sur cette piste d’identification, d’autant plus que cette composition héraldique, si elle n’est pas très fréquente est néanmoins pas tellement rare.

Bien plus tard, au 19e siècle, l’église Sainte-Fauste fut arrangée et pourvue de vitraux. un de ceux-ci garde le souvenir du pontificat du Pape Pie IX, entre 1846 et 1878. En effet, il présente l’écu de ce souverain pontife qui portait « écartelé aux 1 et 4 d’azur au lion couronné d’or et aux 2 et 3, d’argent à deux bandes de gueules ».

Comme souvent, les émaux n’ont pas été respectés par les artisans verriers et l’écu se lit ici : « écartelé aux 1 et 4 de gueules au lion couronné d’or et aux 2 et 3, d’azur à deux bandes d’argent ». Cependant, les emblèmes pontificaux (mitre papale et clés de Saint-Pierre) sont ici pour confirmer cette identification.

Olivier Daillut-Calvignac

Sources principales : P.de la Malène, « Parcours romans en Rouergue » T.1, Ed. du Rouergue, 2003 ; M.de Framond, « Sceaux rouergats du Moyen Age », Editions Françaises d’Arts Graphiques, 1982.

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