Peyrehorade, église, village et châteaux

Peyrehorade, Pays d’Orthe, Gascogne

Le bourg de Peyrehorade se situe au confluent des gaves de Pau et d’Oloron, aux frontières entre Chalosse, Béarn et Pays Basque.

Cette position géographique avantageuse mettait la vile en contact avec plusieurs pays différents, lui assurait un terroir agricole très riche et fertile, lui donnait une place de choix dans le commerce fluvial, symbolisé par les Tilholèrs.

Pour commencer, nous proposerons une visite rapide de la grande église du bourg, bâtie au milieux du 19e siècle. En effet, son style néo-gothique ne promet pas à l’héraldiste de grandes surprises. Cependant, nous pourrons parler pour commencer de la clé de voûte de l’abside qui porte les armes de l’évêque d’Aire (Aire-sur-l’Adour, 40) et de Dax (40), entre 1839 et 1856, François-Adélaïde-Adolphe Lanneluc.

Reprenant la coutume médiévale de faire représenter ses armoiries sur les principales clés de l’édifice, ce prélat y laissa donc son écu que nous pouvons blasonner : « écartelé au 1er ; d’azur à un pélican sur sa pitié d’argent ; au 2 de gueules à une tor d’argent ; au 3 de gueules au serpent d’or ondoyant en pal ; au 4 d’azur à la colombe d’or volant en bande » 1. Originaire de Toulouse, où il était né le 12 août 1793, il fut sacré le 15 septembre 1839 et mourut à l’infirmerie Marie-Thérèse de Toulouse, le 30 juin 1856. Son corps fut enseveli dans sa cathédrale de Dax2.

Le vitrail de la sixième travée du collatéral méridional présente trois médaillons représentant des épisodes de la vie de Saint Martin, patron de la paroisse, accompagnés de deux écus dans la partie basse de la baie. Le vitrail, fabriqué par les maîtres-verriers Goussard de Condom (32), est daté de l’année 1856.

Le premier écu porte « d’or (ou d’argent) au lion de gueules, au chef d’azur chargé d’un croissant d’or accompagné de deux étoiles du même » et est timbré d’un bourdon, signe d’une fonction ecclésiastique inférieure comme celle d’un prieur par exemple.

Le second porte « d’or à une colonne orangée (à moins que ce ne soit une longue-vue au naturel posée en pal?) accostée de deux colombes affrontées d’argent, au chef de gueules chargé de deux étoiles d’or, le haut de la colonne brochant sur le chef ». Il est timbré d’une couronne de comte et accompagné en pointe d’une aigle qui pourrait être impériale3.

Malgré toutes nos recherches4. L’article consacré aux vitraux de notre église, paru dans la revue d’histoire locale 5 ne tente malheureusement aucune identification. Des sources plus locales pourraient cependant apporter des informations décisives sur les propriétaires de ces armoiries assez récentes 6.

Nous quittons maintenant le sanctuaire pour nous promener dans les rues du bourg. Les anciennes armes de la ville se voient en plusieurs endroits, en particulier sur les façades de l’ancienne mairie et d’une école bâties dans la première moitié du 20e siècle, dans la rue Sainte Catherine.

Ces écus portent un « coupé au 1er de gueules à un mont d’or posé sur une rivière ondoyante d’azur ; au 2 de gueules à la vache passante au naturel terrassée de sinople ».

Si nous ne connaissons pas les origines de ces armoiries communales 7, nous pouvons sans trop de doutes voir dans le mont l’allusion à la pèira horada (littéralement pierre forée, percée) et dans la rivière, les gaves réunis. Quant au quadrupède, il symbolise probablement l’importance de l’élevage bovin dans l’histoire du pays.

Mais depuis les années 1980 qui virent l’acquisition du château d’Orthe par la ville et l’installation de la mairie dans le bâtiment, la municipalité a décidé d’adopter comme blason officiel, des armoiries « écartelé d’or au lion de gueules et de gueules à trois léopards d’or armés et lampassés de sable rangés en pal ». L’écu présent en haut de la grille du grand portail du château, datant du 18e siècle, mais dont la partie sommitale semble avoir été restaurée assez récemment en représentent une illustration.

Ces nouvelles armoiries que la commune utilise officiellement peuvent paraître plus prestigieuses, parce qu’elles sont héritées des anciennes armoiries des vicomtes d’Orthe qui dominaient le pays entre les 11e et 18e siècles.

En effet, l’histoire de Peyrehorade est fortement liée à ces seigneurs dont nous allons essayer de tracer rapidement les destinées et l’histoire héraldique.

Les vicomtes d’Orthe

Les vicomtes d’Orthe sont issus du lignage des vicomtes de Dax (40), dont ils représentent une branche cadette née au milieu du 11e siècle. En effet, Garcie Arnaud, premier vicomte d’Orthe et fils d’Arnaud vicomte de Dax, apparaît dans les sources écrites vers 10568. Il reçut en apanage une douzaine de paroisses9 formant la vicomté au sens strict et quelques seigneuries voisines10, face aux vicomtés de Soule et de Béarn.

Entre 1065 et 1105, nous trouvons son fils ainé Loup Garcie comme vicomte alors qu’un cadet, Guillaume Garcie commence le rameau des seigneurs de Pouillon (40).

Le 12e siècle nous montre un lignage belliqueux, engagé dans des guerres privées en lien probable avec le conflit entre les vicomtes de Dax et de Béarn11. Les vicomtes d’Orthe s’y succèdent de père en fils ou entre frères jusqu’à Loup-Garcie II attesté de 1173 à 1212.

Avec ce dernier, le lignage semble prendre un tournant décisif à l’occasion d’événements régionaux importants. En effet en 1177, Loup-Garcie et ses alliés Pierre, vicomte de Dax et Centulle, comte de Bigorre et vicomte de Marsan, se soulevèrent contre leur seigneur, le roi d’Angleterre Henri II, époux de la célèbre Aliénor d’Aquitaine dont il avait reçu la Gascogne. Celui-ci envoya son jeune fils Richard12, comte de Poitiers et duc d’Aquitaine, assiéger par deux fois la ville de Dax avec une grande armée. Le second siège13 semble avoir été acharné et le vicomte Pierre fut tué en défendant les murs de sa cité. Les bourgeois de Dax s’emparèrent alors du comte Centulle et offrirent de le livrer en échange de la clémence du prince Richard à leur égard. L’antique lignage des vicomtes de Dax venait de s’éteindre et, isolé, Loup-Garcie d’Orthe fit sa soumission au duc.

Mais cette soumission semble avoir pris un caractère tout à fait particulier. En effet, Loup-Garcie aurait demandé à son vainqueur, de devenir le parrain de son second fils qui venait de naître et qui fut de ce fait baptisé Richard, rompant radicalement avec le corpus onomastique du lignage14. On peut ajouter à cela que ce Richard, qui deviendra vicomte d’Orthe à son tour en 1220, sera le premier de la lignée à utiliser le patronyme d’Aspremont, du nom du château dominant Peyrehorade.

Cette forteresse, dont il reste les pans de murs d’un énorme donjon, est attestée sous ce nom d’Aspremont15 depuis les années 1100-111516 et représentait déjà à cette époque le siège de la vicomté. Mais jamais avant Richard, ce patronyme d’Aspremont n’apparaît pour désigner un membre de la famille vicomtale, alors qu’après lui, il devient un marqueur lignager17.

Ruines du château d’Aspremont, vers 1900 (Sites et monuments des Landes, O.Reclus, 1906).

Il ne s’agit pas là du seul signe du rapprochement étroit et spectaculaire que Loup-Garcie amorce avec les Plantagenêt. Avant 1180, il prend comme seconde épouse, Adélaïde d’Anjou, probable fille de Guillaume Plantagenêt et donc cousine du duc Richard18 et décide avec cette dernière l’édification d’une nécropole familiale. La modeste abbaye Notre-Dame de Corheta de Cagnotte (40), que son grand-père Raymond-Sans avait relevée en 1122, va devenir sous son impulsion un sanctuaire familial équipé d’une sépulture collective unique en son genre, combinant un pourissoir hydraulique à un cénotaphe recouvert de gisants monumentaux s’apparentant à ceux d’Henri II d’Angleterre, Aliénor d’Aquitaine et Richard Coeur de Lion à Fontevraud (Fontevraud-L’Abbaye, 49)19. Huit vicomtes d’Orthe et deux de leurs fils seront inhumés dans ce caveau entre 1212 et 1329.

Dessin de 1653 des deux gisants détruits à la Révolution publiés dans R.Bavoillot, Sépultures vicomtales d’Orthe en l’abbatiale Notre-Dame de Corheta, in BULL. de la Société de Borda, n°366, 2e trim.1977, p.176.

C’est à ce tournant historique de l’histoire familiale qui voit se conjuguer un parrainage suivi d’une alliance avec les Plantagenêt avec des changements profonds dans les usages patronymiques lignagers, et l’édification ostentatoire d’une nécropole familiale que nous situons aussi un changement d’armoiries, ou tout au moins l’adoption d’armoiries nouvelles par les vicomtes d’Orthe.

Une histoire héraldique chaotique

En effet, certains auteurs20 prétendent que les armoiries primitives de nos vicomtes portaient un ours parlant21, ce qui n’aurait rien d’étonnant mais ne relève cependant à notre connaissance, que de la pure hypothèse22.

Quoi qu’il en soit, les premières mentions avérées des armoiries vicomtales présentent un écu blasonné « de gueules au lion d’or » dans l’armorial d’Urfé (vers 1380)23, puis dans l’armorial de Gilles Le Bouvier (1454-1458)24. Le sceau de Louis d’Aspremont, vicomte d’Orthe, daté de 1438, confirme la présence du lion rampant25.

Guilhem Pépin a montré26 comment le lion des ducs d’Aquitaine, porté par Richard Coeur de Lion27 est devenu au cours du 13e siècle, un symbole identitaire majeur dans les régions dépendant de l’empire Plantagenêt. Il fut adopté en premier par les descendants directs des ducs de Gascogne (comtes d’Armagnac et Pardiac), puis par leurs représentants, les vicomtes de Labourd, Soule, Orthe…, certains seigneurs de moindre envergure et enfin, les principales cités comme Poitiers ou Limoges.

C’est ainsi que la charnière des 12e et 13e siècles a probablement vu notre vieille lignée vicomtale entrer dans la parenté des puissants Plantagenêt, adopter un patronyme issu du nom de leur principale forteresse et troquer leur antique totem ursin contre le lion des ducs de Gascogne puis d’Aquitaine.

Un élément venant corroborer l’existence d’antiques armes d’Orthe à l’ours parlant réside néanmoins dans les armoiries que le vicomte Jean d’Aspremont fit enregistrer à la fin du 17e siècle dans l’Armorial Général de France. En effet, son écu présente un « écartelé d’or au lion de gueules et de sable à l’ours passant d’or à l’écusson de gueules à la croix d’argent brochant sur le tout ».

AGF vol.13, Guyenne, p.757.

Mais sommes nous là devant la persistance d’armes authentiques du lignage devenues armoiries de fief attachées à la vicomté et remises au goût du jour par Jean d’Aspremont ou bien face à une invention pure et simple d’armes mythiques dont étaient friands les nobles de cette époque ?

Et que dire de la référence aux armoiries « de gueules à la croix d’argent » de l’illustre lignage homonyme des Aspremont de Lorraine (Apremont-la-Forêt, 55), éteint au milieu du 16e siècle pour la branche principale et dans les années 1650 pour les branches cadettes 28 ? Aucun lien de parenté n’ayant jamais uni les deux lignages, cette adoption peut-elle être perçue comme une tentative de récupération de la renommée des seigneurs lorrains, familiers des rois de France et des Empereurs ? Et dans cette entreprise possible, le parent du vicomte, Jacques d’Aspremont, abbé de Sauvelade en Béarn (64) de 1663 à 1714, irait encore plus loin en déclarant sans vergogne les armes pleines des Aspremont de Lorraine29 !

AGF vol.III Béarn p.23.

Un troisième membre du lignage que R.Bavoillot Laussade identifie avec Louis-Antoine d’Aspremont30, refusa simplement de faire enregistrer ses armes, pensant ainsi échapper à l’impôt, et se vit donc attribué d’office un « losangé d’argent et de gueules » qu’il ne porta évidemment jamais31.

AGF vol.XIII Guyenne p.322.

Quant à l’inversion des couleurs des armes au lion d’Aspremont, primitivement « de gueules au lion d’or », nous n’en connaissons ni la date, ni les raisons. Un acte notarié très intéressant rapporté par R.Bavoillot Laussade32 raconte comment en 1651, le vicomte Antoine I Antonin d’Orthe autorisa un marchand de Peyrehorade à arborer les armes vicomtales « d’or au lyon dressé de gueules » comme il avait été déjà fait pour son père33. Nous pouvons donc en déduire que les nouvelles armoiries « d’or au lion de gueules » étaient déjà usitées dans la première moitié du 17e siècle.

L’écartelé du lion d’Aspremont avec les trois léopards d’Angleterre laisse tout autant perplexe. Nous savons que le vicomte Louis d’Aspremont (1403-1451) épousa vers 1430, Isabeau d’Angleterre-Beaufort, fille illégitime de John Beaufort (v.1373-1410)34, 1er comte de Somerset et marquis de Dorset, lui-même fils bâtard de John of Gaunt (1340-1399), troisième fils du roi Henri III d’Angleterre, et qui fut duc d’Aquitaine entre 1390 et 139935. Ainsi pourrait s’expliquer la présence des trois félins prestigieux dans notre écartelé.

Cependant, cet héritage héraldique, aussi prestigieux soit-il, était issu d’une bâtarde de bâtard d’Angleterre36 et les Aspremont d’Orthe semblent avoir porté à la place des trois léopards, trois lions passant37 en guise de brisure38. Richard Bavoillot Laussade écrit que « les Aspremont abandonneront l’usage d’écarteler leur lion avec les léopards anglais […] au milieu du XVe siècle (1455)« 39, donc peu après la mort du vicomte Louis. Un autre acte notarié mentionné par cet auteur40 fait état en 1693, de l’autorisation précédemment donnée par le vicomte Jean III Antonin au père d’un marchand de Peyrehorade « d’arborer pour armoiries de gueules à trois lionceaux d’or qui étoient aussy des anciens seigneurs d’Orte« 41. En l’absence de documents authentiques en notre possession, il est difficile de suivre l’histoire de cet écartelé, présent au-dessus du portail du château de Peyrehorade. Le cartouche métallique y présente bien six lions passants et non six léopards.

Le tableau ci-dessous tente de faire la synthèse sur l’évolution hypothétique des armoiries du lignage entre les 12e et 18e siècles.

Lignages homonymes

Avec un patronyme comme celui d’Aspremont, issu d’un toponyme désignant l’âpreté d’un relief remarquable et donc propice à recevoir une fortification, il n’est pas étonnant que l’on rencontre plusieurs familles aristocratiques homonymes. Nous allons essayer d’y voir plus clair dans ce foisonnement qui a mené plusieurs auteurs à des confusions regrettables.

Nous avons déjà évoqué plus haut les d’Aspremont de Lorraine, sortis d’Apremont-la-Forêt (55) et connus depuis le commencement du 12e siècle. Ils connurent une ascension formidable à partir du 13e siècle au contact des rois de France et des Empereurs et acquirent une grande renommée qui explique peut-être la référence faite à leurs armoiries dans deux écus des vicomtes d’Orthe42.

Malgré la quasi similitude de leurs armoiries, il n’y eut aucun rapport entre nos vicomtes et les seigneurs d’Aspremont du Poitou (Aprmunt en poitevin). L’histoire héraldique de ces derniers commence avec le personnage ayant participé au tournoi de Compiègne en 1278. Il apparaît dans le groupe des chevaliers poitevins43, assemblés pour cette grande occasion. Ce lignage tirait son nom du village d’Apremont (85) en Vendée dont la commune a repris à son compte le vieil écu seigneurial44.

Cependant, le lignage qui a mené au plus grand nombre de confusions est sans aucun doute celui d’Aspremont du Quercy-Agenais. La relative proximité géographique comme la vassalité de ces seigneurs envers les ducs d’Aquitaine expliquent sûrement que des auteurs tels que Pierre Jules de Bourrousse de Laffore45 ou Louis Esquieu46 aient pu confondre les deux familles, attribuant aux Aspremont de Roquecor les armes au lion des vicomtes d’Orthe47.

Cette famille de la petite aristocratie des confins de l’Agenais et du Quercy, tirait son nom du lieu d’Aspremont48 situé dans la commune de Roquecor (82) et évoquant probablement une ancienne fortification (castèl-vièlh), antérieure à la fondation du chef-lieu communal par le comte Raimond V de Toulouse à la fin du 12e siècle. Ce « castelnau » faisait partie avec Bourg-de-Visa, Lacour et Montaigu-de-Quercy, d’une ligne fortifiée érigée face aux prétentions de Richard Coeur de Lion49. Le modeste lignage s’allia aux puissants seigneurs de Durfort par le mariage d’Isarn d’Aspremont avec Grande de Durfort vers le milieu du 13e siècle. Ainsi, en 1262, Isarn fait partie de la parentèle des Durfort octroyant les coutumes aux habitants de Clermont-Soubiran (47), comme coseigneur 50.

Le membre le plus connu de la famille est sans conteste Raimond d’Aspremont de Roquecor, qui fut abbé de Gaillac (81) avant d’être nommé par le pape Jean XXII, premier évêque du nouveau diocèse de Sarlat (Sarlat-la-Canéda, 24) le 2 juillet 131851. En novembre 1324, il fut transféré sur le siège de Saint-Pons-de-Thomières (34) et mourut en 1343 ou 1344. D’après les Chroniques de Jean Tarde (1561-1636), chanoine théologal et vicaire général de Sarlat, éditées par G.de Gérard en 1887, ce personnage portait « de gueules à la bande d’or »52. On peut penser que ces armoiries furent adoptées par les Aspremont de Roquecor comme une déclinaison des armes des barons de Durfort qui leur offrirent une alliance hypergamique au 13e siècle. La famille d’Aspremont se fondit à la fin du 14e siècle dans celle de Pellegrue dont une branche releva le nom d’Aspremont53.

Pour finir, nous remercierons Madame Maïté Lebeyriote du Centre Culturel du Pays d’Orthe pour son aide.

Olivièr Daillut-Calvignac

  1. Sur la clé, le pélican avec sa pitié et la tour sont peints d’or mais le blasonnement exact nous est donné par https://www.heraldry-wiki.com/heraldrywiki/wiki/Fran%C3%A7ois-Ad%C3%A9la%C3%AFde-Adolphe_Lanneluc
  2. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5368223j/f1.item
  3. Le second empire de Louis Napoléon Bonaparte dura de 1852 à 1870.
  4. Outre l’ Armorial des Landes de B.de Cauna (3 vol. 1863-1865 et 1869), nos recherches ont porté sur L’Armorial Général de France vol.III Béarn ainsi que l’édition qu’en ont faite A. de Dufau de Maluquier et J. de Jaurgain en 1889, mais aussi le volume XIII consacré à la Guyenne (Généralité de Bordeaux) dont dépendait le pays d’Orthe, et les volumes XIV et XV sur le Languedoc, L’armorial de la Gascogne gersoise de R.Bourse et I.Dufis, Le nobiliaire de Guienne et de Gascogne de M. O’Gilvy (4 vol.). Seules quelques pistes peuvent être signalées pour l’écu au lion qui est d’une composition assez commune ce qui en complique l’identification : famille Majance de Cabiran (Agenais) in Nobiliaire d’O’Gilvy, T.2 p.117, familles d’Aignan d’Orbessan et Meilhan de La Hitte in Arm.Gascogne gersoise p.5 et 281, famille du Chambon (AGF vol.XIII p.818, d’Agenais), les plus proches étant celles de Jean Rey, chanoine sacristain du chapitre d’Auch au début du 18e siècle (AGF, vol.XIV Languedoc 1, p.1045) et qui portait « d’aur au lion de gueules au chef d’azur chargé d’un croissant d’argent accosté de deux étoiles du même » (mais rien ne le relie à une quelconque famille). Ces pistes sont cependant tellement ténues qu’elles méritent assez peu d’attention pour l’heure et rien ne nous a permis de les relier à notre vitrail. L’écu aux colombes, d’une composition plus originale, aurait pu faire espérer plus de réussite…
  5. M.Labeyriotte, Les vitraux de l’atelier Goussard à l’église saint Martin, in Orthenses – découverte du pays d’Orthe, n°9, janvier 2015, p.12-13.
  6. L’article de M.Labeyriotte mentionne un budget initial de 1 500 francs pour les vitraux posés en 1856, obtenus grâce à une subvention de la commune de 1 400 F à laquelle s’ajouta le leg de 400 F de Mademoiselle Elizabeth Soulé, décédée en 1854. Même si aucune des familles de Soulé que nous avons pu identifiées dans la région ne portait de semblables armoiries, cette piste pourrait représenter un bon axe de travail. La liste des curés serait aussi à étudier de près pour identifier peut-être les armoiries timbrées d’un bourdon.
  7. Leur composition évoque cependant bien le début du 20e siècle.
  8. Pour suivre la généalogie de la famille, nous nous appuierons sur J.de Jaurgain, La Vasconie, T.2, p.49-53, Oïhenart, Notitia Utriusque Vasconiae…, 1738, p.548-549, R.Bavoillot, Sépultures vicomtales d’Orthe en l’abbatiale Notre-Dame de Corheta, in BULL. de la Société de Borda, n°366, 2e trim.1977, p.159-194.
  9. Orthevieille, St Etienne d’Orthe, Peyrehorade, Port de Lanne, St Lon-les-Mines, Pey, Orist, Bélus, Cagnotte, Cazordette (cne de Cagnotte) et Igaas (cne de Peyrehorade).
  10. Cauneille, Oeyregave, Sorde, Pouillon.
  11. Tel ce vicomte Guilhem-Sans surnommé justement Malfara, qui tua traîtreusement dans son château le frère du seigneur de Guiche (64). Ce dernier le vengea dans un duel durant lequel il tua Guilhem-Sans dont il coupa les mains et le nez et arracha la langue et les testicules dont il fit donation à l’abbaye Saint-Jean de Sorde ! Jaurgain, op. cit. p.51 d’après le cartulaire de l’abbaye.
  12. Qui sera connu plus tard comme Richard Cœur de Lion.
  13. Qui paraît s’être déroulé entre juin et décembre 1178 d’après Benoît de Peterborough – Ex Benedicti Petroburgensis Abbatis vita et gestis Henrici II et Ricardi Angliæ Regum – dans Recueil des Historiens des Gaules et de la France – éd. L. Delisle 1879, t. XIII, Paris, 142-182. p.178 – 1178 « Eodem anno, Ricardus Dux Normanniae et Aquitaniae, post transfretationem Henrici Regis Angliae patris sui, cum magno exercitu in Pictaviam profectus, ad Assiensem civitatem venit ; et invento ibi Comite Bigorniae (Centulo) incarcerato, quem cives ejusdem civitatis incarderaveran, magon fluctuavit gaudio. 
  14. Jaurgain, op.cit. p.53 d’après Dompnier de Sauviac, Chroniques d’Acqs, 1874, T.I p.182.
  15. Le mont âpre, dur, rude.
  16. P. Raymond, Cartulaire de l’abbaye Saint Jean de Sorde, Pau, 1873, n°XXXII et Jaurgain, op. cit, p.51.
  17. Oïhenart cite entre autres Arnaldum Lupi Aspremontium, Miramonda Aspremuntia, op. cit., p.548. A partir du 15e siècle, ce patronyme se généralise à l’ensemble de la parentèle.
  18. R.Bavoillot, op. cit. p.181.
  19. R.Bavoillot, op. cit. p.175. Ces gisants, datables de 1210 ont été probablement détruits au moment de la Révolution Française. Quelques fragments ont pu être retrouvés dans des remblais de l’église.
  20. En particulier R.Bavoillot Laussade, La question des armoiries d’Orthe in d’Orthe en Orthe (3), revue Orthenses n°25, janvier 2015 p.8, mais sans donner de source.
  21. Le nom d’Orthe, Orta [‘ur/tɔ] en occitan gascon, Aortenses ou Urtenses en bas-latin est un quasi homonyme du mot Orsa – ourse.
  22. Voir cependant plus bas, la présence d’armes à l’ours dans l’écartelé d’Aspremont de la fin du 17e siècle.
  23. BNF ms fr 32753 f°26 – « Le visconte de Ourste de gueules au lion dor » ; copie du 17e siècle par Pierre d’Hozier. Les armoriaux Clémery (BNF ms fr 23076 – 1550) et Le Blancq (BNF ms fr 5232 – 1560 publié par M.Popoff, éd. Le léopard d’or, Documents d’héraldique médiévale n°11, 2018, n°641), en donnent deux versions peintes au 16e siècle (voir les illustrations ci-dessous).
  24. BNF ms fr 4985 publié par E.De Boos, Armorial de Gilles Le Bouvier – Héraut Berry, éd. Léopard d’or, Documents d’héraldique médiévale n°7, 1995, n°954
  25. P.Raymond, Sceaux des archives du département des Basses-Pyrénées, Pau, 1874, n°106.
  26. G. Pépin, Les emblèmes historiques de l’Aquitaine consultable sur https://aquitaine-historique.com/
  27. Voir son sceau ci-dessus.
  28. voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Maison_d%27Aspremont
  29. R.Bavoillot Laussade pense pour sa part qu’il s’agit là d’armoiries commises d’office par les services du héraut d’Hozier, La question des armoiries d’Orthe in d’Orthe en Orthe (3), revue Orthenses n°25, janvier 2015 p.9. Mais alors, pourquoi l’écusson à la croix figure-t-il aussi brochant sur les armoiries réellement déclarées du vicomte ? La possibilité d’une volonté d’appropriation de ces armes par le lignage landais n’est donc pas à exclure.
  30. op. cit. p.9
  31. Nous savons que de nombreuses armoiries de l’Armorial Général de France furent effectivement attribuées d’office afin de percevoir l’impôt qui y était attaché.
  32. op. cité p.8.
  33. Ce marchand, nommé Abraham d’Acosta Fonseca faisait partie de l’importante communauté juive de Peyrehorade. Son parent et collaborateur Samuel Nunès, est autorisé à utiliser un cachet au lion d’Orthe.
  34. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Beaufort_(1er_comte_de_Somerset)
  35. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_de_Gand
  36. Jonh Beaufort portait d’ailleurs l’écu des rois d’Angleterre écartelé de France, brisé d’une bordure componée d’argent et d’azur.
  37. Nous rappellerons que les léopards présentent leur face tandis que les lions passant sont vus de profil.
  38. Cette information est donnée par M. Bavoillot Laussade, op. cit. p.8.
  39. idem, sans source.
  40. idem.
  41. Il s’agit cette fois de Rodrigue Florès, un autre juif portugais installé à Peyrehorade.
  42. cf supra.
  43. « Cy sont les poictevins – Le seigneur d’Aspremont de gueules au lion d’or couronné, armé et lampassé d’azur in V.Martel, Le tournoi de Compiègne de 1238 : reconstitué à l’occasion des fêtes de Jeanne d’Arc de 1911, n°274. La date de 1238 est erronée.
  44. https://fr.wikipedia.org/wiki/Apremont_(Vend%C3%A9e)
  45. La maison d’Hébrard, Tome 1, 1888, p.125.
  46. Essai d’un armorial quercynois, 1907.
  47. On peut signaler cependant que P. Tamisey de Larroque dans ses Documents inédits pour servir à l’histoire de l’Agenais écrivait déjà en 1874 que « Ces Aspremont, qui n’ont rien de commun avec la famille du vicomte d’Orthe, pas plus qu’avec les familles d’Aspremont du Poitou et de la Lorraine, étaient depuis longtemps des Agenais. », op. cit. p.280.
  48. Orthographié aujourd’hui Espermont sur les cartes IGN, ce lieu apparaît encore sous la dénomination d’Aspremont sur la carte IGN de 1950.
  49. A.Séguélas, Des origines de Bourg-de-Visa, in Bulletin de la Société Archéologique du Tarn-et-Garonne, tome CXVII, 1992, p.15.
  50. H.Rebouis, Coutumes de Clermont-Dessus en Agenais 1262, 1881 : p.10
  51. On sait combien ce pape quercynois fit largement profiter ses compatriotes des bénéfices ecclésiastiques pendant son épiscopat.
  52. A la page 97 des Chroniques. L’éditeur ajoute à la p.346 que ces armoiries étaient sculptées sur la porte du chateau de Roquecor et qu’elles furent déplacées sur la fontaine publique de ce bourg.
  53. Moulenq, Documents historiques sur le Tarn-et-Garonne, Tome III, p.277 et seq.

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